Lorsque l’on interroge les Français sur leur appréhension des Affaires publiques - qu’ils désignent sous l’appellation “lobbying” - rares sont celles et ceux dont la réponse est bienveillante. Si les Affaires existent et nourrissent le stéréotype, la fiction entretient également cette image du consultant de l’ombre, prêt à tout pour faire un coup politique, financier, ou législatif… Le succès du film Goliath, accru par un casting prometteur et les révélations de l’Uber files, dont les extraits choisis par la presse nourriraient un thriller politique, ne concourent pas à meilleure notoriété.

Il est pourtant nécessaire de faire de la pédagogie pour sortir cette profession de la caricature dans laquelle elle est enfermée et qui, nonobstant l’image grand public dont elle souffre, ne cesse d’attirer de jeunes étudiants – toujours plus nombreux à choisir des formations spécifiques, elles aussi en pleine expansion.

On notera que tous les métiers du plaidoyer ne rencontrent pas cette même défiance de la population. Il suffit de mesurer la notoriété et le respect dont bénéficient d’autres professions tels que les avocats ou les magistrats pour s’en convaincre. Sans doute l’obtention de diplômes certifiés par l’État et les serments prêtés nécessaires à l’exercice de ces professions y sont-ils pour quelque chose.

C’est d’ailleurs le chemin qu’emprunte la profession des représentants d’intérêts : plus de transparence et de déontologie tout en se dotant de normes à la fois reconnues par les praticiens et reconnaissables pour le grand public. Dans ce projet, ce sont également les professionnels qui doivent faire évoluer leurs pratiques en ayant notamment recours à un ensemble d’outils digitaux qui permettront d’attester de leur intégrité dans l’exercice de leurs métiers.

Les règles de transparence comme fondement de la professionnalisation du secteur

À l’heure où tout est sujet à exposition médiatique, la maîtrise de la communication est plus que jamais stratégique. Les métiers des Affaires publiques n’y font pas exception : l’absence de définition d’un « lobbyiste » a laissé place à l’imagination.

Si cette situation a pu conférer, un temps, des facilités d’actions et d’usages, elle ne pouvait être maintenue dans un écosystème en soif de transparence. Dès lors et dans l’intérêt général de l’ensemble des professionnels du secteur, la réglementation était plus que souhaitable, elle était d’ailleurs largement souhaitée. (…)

 

Retrouvez cette tribune de Roxane Perrault-Fournier, Directrice générale adjointe de Mavence France, et Erwan de Rancourt, CEO de Saper Vedere, dans les pages de La Tribune en cliquant sur ce lien : https://bit.ly/3WCeVSL